En passant par le net, janvier 2012

(rubrique du numéro de janvier 2012 de la revue Musique Bretonne, éditée par l’association Dastum)

En passant par internet..

… On a bien peu de chances de tomber sur des articles multimédias consacrés à la musique bretonne. Le site Tamm-Kreiz a bien commencé, timidement, à compléter son célèbre calendrier par quelques articles, mais ses contenus rédactionnels sont pour le moment aussi épisodiques qu’inégaux. Le magazine que vous tenez entre les mains reste lui, sauf sur le plan de l’archivage documentaire, un sanctuaire de la non-dématérialisation : paper forever, semble-t-il… Quel plaisir, pourtant, de lire un article bien écrit, dont les illustrations peuvent être agrandies à volonté, et dont l’auteur complète le propos par de la musique en streaming ! Cette rareté, huit ans après le début du haut-débit, se trouve par exemple dans quelques pages d’un site pas du tout spécialisé dans les musiques traditionnelles, mais aussi ouvert d’esprit qu’afuté et stylé : « Derrière La Fenêtre ». L’un de ses contributeurs a ainsi consacré deux articles excellents à deux artistes que beaucoup sépare, voire oppose, sauf le talent et le succès : Alan Stivell et Denez Prigent.
http://tiny.cc/denezprigent
http://tiny.cc/alanstivell

… On fini par croiser des personnages étonnants qu’on aurait imaginé, à tort, à mille lieues du monde des festoù-noz et autres beilhadegoù. Des cyber-travailleurs passant leurs journées à tricoter le code qui permet à tout à chacun de profiter de l’internet quotidien s’avèrent ainsi tout à fait intéressés par une musique qui repose pourtant sur la négation même d’un des fondements d’internet : la dé-territorialisation. Une belle et prometteuse  contradiction, donc, qui permet probablement aux contributeurs du site « Pokapok » d’aborder le continent « trad » avec une fraicheur et un enthousiasme revigorants. Ils n’hésitent pas à tisser des liens inattendus, comme par exemple entre les révoltes arabes parties de Tunisie et… la Kreiz Breizh Akademi d’Erik Marchand !
http://tiny.cc/pokapok

… On peut se repasser en boucle des images qui rendent compte d’une expérience que certains chanceux ont déjà pu vivre pour de vrai : danser avec des sonneurs. Dit comme ça, on pourrait croire qu’il ne s’agit que d’une pratique habituelle et somme toute banale pour bien des danseuses qui, suffisamment déterminées, arrivent parfois à entrainer sur la piste des sonneurs pourtant solidement arrimés au bar du fest-noz. Il ne s’agit pas de ça, mais bien de sonneurs en train de sonner au milieu des danseurs, courant auprès d’eux, se poursuivant, créant du mouvement et une féconde anarchie au coeur même de la danse, sans rien sacrifier à une implacable stabilité rythmique. Mais au fait, après tout : et si c’était ça une façon « normale » de sonner ? Pourquoi les sonneurs seraient-ils forcément à mobilité réduite ?
http://tiny.cc/sonneursmobiles

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